Cantaires

Titre
Type
Aire culturelle
Landes
Célèbre chanson de neuf, très ancienne, chantant que des femmes dansent à Bordeaux au son du violon. Pour agrémenter rythmiquement ce rondeau, il y est aussi question de pommes, raisins, figues, châtaignes et melons. La version des Cantaires est celle proposée par La Novem.
Haute Lande
Les roses, offertes en un bouquet, utilement plantées au départ des rangs de vignes, fièrement portées à la pointe de l’épée, les roses sont d’abord en boutons, et le comptage de ces boutons est une activité enthousiasmante. Boutons de roses, promesses en germes, parfums à venir…
Autour de ma maison, il y a neuf roses et un bouton.
Rouergue
Chant de neuf, de fin de soirée. Les amis peinent à se séparer, tant la rencontre fut agréable et riche de rires, de discussions, de mets partagés et de mondes à refaire.
Autour de la table, nous chantons neuf chants, ensemble, unis dans les sons de nos voix.
Béarn
Pyrénées
Au pont de Mirabel, Catherine lave son linge à la rivière. Trois cavaliers viennent alors à passer. Mais ça n’est pas exactement la lessive qui les intéresse... : le premier s’enquiert de son statut marital, en fin stratège ; le second, plus hardi, lui offre une très belle bague, mais celle-ci lui glisse des doigts et tombe au fond de l’eau ; le troisième, héroïque, saute alors, plonge, mais ne remontera jamais... Au pont de Mirabel, Catherine achève de laver son linge à l'eau de ses larmes.
Landes d'Armagnac
Composé par Marcel Abbadie et Bernard Boué, ce chant est vite devenu emblématique de la vallée d'Ossau, lui donnant le statut de quasi traditionnel tant il est chanté dans nos cantères du Sud-Ouest.
Amour d'Ossau, le temps passant, au crépuscule de ma vie, je t'ai toujours conservé.
Haute Lande
Connu sous le nom de Chanson de Barberine, ce poème est initialement de la plume d'Alfred de Musset, avant d'être traduit en béarnais. Devenu chant traditionnel, il conte le malheur de toutes les femmes du monde voyant sans cesse partir leurs hommes à la guerre, depuis toujours et pour longtemps... Lucides, elles questionnent pourtant :
Ne voyez-vous pas que la nuit est profonde et que le monde n'est que souci ?
Haute Lande
Ce chant traditionnel de la Haute Lande, recueilli par Félix Arnaudin, met en scène une bergère ayant la voix d'une véritable demoiselle. Passe un homme, qui lui demande si elle est mariée, ce qu'elle n'est pas, mais déjà promise au bouvier. Devant l'attitude par trop entreprenante de l'importun, elle réagit avec fermeté, le menaçant de son aiguillon, car il n'y a rien de plus redoutable !
Pyrénées
Pyrénées
Landes
Cette célèbre pièce à la Vierge Marie est, depuis longtemps, chantée en de nombreuses célébrations religieuses : communions, mariages, enterrements, fêtes mariales, et est connu de tous dans les Landes.
Etoile de la mer, qu'en chaque passage douloureux de l'existence tu guides ton enfant, et nous te promettons de te servir et de t'aimer toujours.
Michel Maffrand, que l’on connaît sous son pseudonyme de Jan de Nadau, a composé cette berceuse mettant en scène un jeune papa qui rêve auprès du berceau de son enfant de ce qu’elle deviendra plus tard : princesse ou gardienne d’oies, montagne ou rivière, mais toujours libre et heureuse.
Dors, mon ange, dors, ma jolie. Souffle sur la bougie, allume une étoile, serre mon doigt et ferme les yeux.
Pyrénées
Occitanie
Bigorre
Composée par Alfred Roland au milieu du dix-neuvième siècle, en français, L'avalanche de Barèges est une prière à Notre-Dame d'Héas. Articulée en quatre temps, la pièce donne à entendre autant d'atmosphères différentes : une grande inquiétude à l'endroit d'une tempête faisant rage au sommet de la montagne, une prière pleine de ferveur pour implorer la Vierge de protéger les villageois du péril qui s'apprête, ne doutant pas que son bras puissant parvienne seul à empêcher le fléau, la suppliant de garder saufs les enfants du berger.
Béarn
Béarn
Gascogne
C'est en bigourdan que la Vierge s'est adressée à Bernadette à l'orée du printemps 1858 à la grotte de Massabielle. Il fallut, malgré cela, patienter un peu plus d'un siècle pour que le Concile Vatican II permît l'expression de la foi en langues vernaculaires, afin de faciliter l'accessibilité et la compréhension des textes liturgiques, favorisant la participation active des fidèles. Les curés de nos campagnes gasconnes, musicalement formés dans les séminaires, étaient souvent bons musiciens. Il n'était pas rare qu'ils missent la main à la plume pour produire quelques pièces liturgiques en patois, sans attendre Vatican II. Le corpus en devint très hétéroclite, les manuscrits constituant autant de fragments bigarrés d'une même habitude : chanter le sacré en langue maternelle.
A nos oreilles contemporaines, en faisant l'effort de vocaliser, c'est la joie d'entendre qui renaît, puisant sa fraîcheur en le parfum des souvenirs. Cette petite messe musicale en gascon a eu à cœur d'en convoquer. Musique neuve, composée en février 2025 par Jean Nadeau spécifiquement pour cet ensemble Cantaires, qu'il dirige, la Missa deus Cantaires veut se mettre au service de la prière en une langue certes ancienne mais toujours bien vive.
Gascogne
Haute Lande
Vallée d'Ossau
Gers (Samatan)
Théodore, huit ans, vous souffle quelques mots de cette pièce :
C’est à l’âge du bronze, vers 1700 ans avant Jésus-Christ, que remontent les premières utilisations d’épées. Cela fait donc près de 30 siècles que l’on se mesure, s’affronte, s’étripe… Il n’y a pas de quoi en être fier ! Moi qui suis un petit garçon de huit ans, j’aime bien jouer aux super-héros ; mais mes épées, je les fabrique en papier. Si toutes les armes du monde étaient fabriquées de la sorte, il y aurait beaucoup moins de catastrophes ! Ici, il est question de vraies épées, pas en papier. Mais au bout, heureusement, on n’assassinera personne. On y mettra plutôt une belle rose à offrir...









Il est toujours difficile de retrouver l'origine des pièces devenues traditionnelles. Si les landais connaissent bien Estela de la mar, les béarnais chantent, eux, Bona mair deu bon Diu, sur le strict même air. Quant aux basques, ils entonnent avec ferveur le Jainkoaren ama, dont la mélodie nous est tout aussi familière.
La piste musicologique la plus sérieuse avance qu’il pourrait s’agir de l’œuvre d’un aumônier des régiments français, essentiellement composés de landais et quelques autres gascons sur le front d’Orient durant la première guerre mondiale, bloqués dans des conditions très difficiles par l’armée ottomane sur la presqu’île de Gallipoli. Le clerc aurait adapté des paroles en basque et en gascon sur une mélodie appartenant au registre des chants patriotiques grecs. Si l’hypothèse d’une origine mélodique grecque est pour le moins incertaine (elle semble avoir davantage l’allure d’un air basque), la condition des soldats pendant ce triste épisode de la bataille des Dardanelles trouve, en revanche, un écho évident dans le texte du chant, qui est une prière à la Vierge, étoile de la mer, qui n’abandonne jamais ses enfants quelles qu’en soient les circonstances.
Pietat per nos (Kyrie)
Glòria a Diu (Gloria)
Sent qu'ei lo Senhor (Sanctus)
Pair noste (Pater noster)
Anhèth de Diu (Agnus Dei)
Que't saludi, Maria (Ave Maria)




Je n'ai jamais vu de si belle fille que cette brunette que j'aperçus l'autre jour. Ses yeux, si clairs, me semblèrent deux étoiles, deux diamants parmi cent chandelles.
Mais la vie reprend son chemin et cette douce chaleur me quitte. Tristesse... pour moi qui n'osai pas l'aborder.
Elle était si belle, ma bergère, que, s'il fallait, je mourrais d'amour pour elle.



Bergers de tous pays, venez écouter notre chagrin car il en est fini de voir tant de troupeaux sur nos chemins aux bordures fleuries, jolie violette, savoureuse réglisse, charmantes clochettes...

Comme Amor d'Aussau, la Sovirana est une pièce de notre époque, composée par Pierre Salles et Patrick Salinié, et a immédiatement connu le même immense succès. Elle est ainsi devenue une véritable hymne à la langue occitane.
Depuis les alpes italiennes, à travers villes, monts et landes et jusqu'à l'océan règne une Souveraine. Je l'écouterai comme on écoute une fée, je la servirai jusqu'à mon dernier souffle. Un jour, un beau jour, vous connaîtrez tous ma Souveraine, ma mère, ma sœur, ma fille, mon bel amour, la langue occitane.


Ce chant traditionnel gascon nous conte l'histoire de trois faucheurs et de trois filles occupées à faner un pré. La plus jeune des trois va chercher le dîner, revient rapidement et appelle les faucheurs pour manger. Mais le plus jeune d'entre eux ne veut pas y aller, empêché d'avaler quoi que ce soit par l'amour qu'il éprouve pour elle.

Michel Maffrand nous livre ici une véritable prière à la Vierge Marie, soleil du premier jour et du dernier moment.
Je vous salue, Marie, dans la joie comme dans la douleur. Sur nous, chaque jour, posez les yeux de l'amour.

Les Cantaires se sont amusés à bricoler de petits montages de plusieurs pièces espiègles, faites surtout pour danser, afin de les rendre plus propices à une situation de concert. La Mesclanha I groupe trois airs célèbres : La molièra qu'a nau escus, Sarremilhòca et Sus la nosta trilha.

La Mesclanha II groupe, elle, trois autres airs, tout aussi célèbres : Jan de la Reula, Jo m'en vau entau marcat et Nau com jo e l'auseron.



Espiègle chanson de neuf mettant en scène de jeunes palombes qui dansent sur l'herbe.


Neuf femmes œuvrent à leur lessive au lavoir, lavant, frottant, étendant le linge sur l'herbe. Moment privilégié entre femmes, elles y devisent à l'envi. La plus jeune d'entre elles, Marion, attise la convoitise d'un galant passant par là, lequel escompte l'extraire de cette tâche ménagère.

